(MAGOG) Lyne Tremblay rêvait de représenter son pays aux prochains Jeux paralympiques de Rio dans deux disciplines : le tir à l’arc et le tir à la carabine. L’athlète de Magog, une habituée des records et des podiums à l’échelle internationale dans ces deux sports, vient plutôt de tourner le dos à Tir à l’Arc Canada, une fédération qui, de son propre aveu, ne l’a jamais vraiment supportée.

 

L’athlète paralympique de Magog a coupé les ponts avec cette fédération, de sorte qu’elle doit maintenant dire adieu aux Jeux de Rio pour le tir à l’arc. «Je ne remettrai pas les pieds dans ce sport tant que ça ne changera pas à la tête de cette fédération. Les Jeux de Rio, ce n’est pas tellement loin (2016). Aussi bien mettre toutes mes énergies au tir à la carabine, là où la fédération me soutient à 100 pour cent. Mes performances des dernières années me donnaient toutes les raisons du monde de croire à un podium dans les deux sports à Rio. Cela aurait été une belle réalisation pour moi et j’aurais été fière aussi pour mon pays. Il me reste maintenant seulement le tir à la carabine. Je suis quand même chanceuse», fait valoir Lyne Tremblay.

 

Bâtons dans les roues

 

C’est en 2007 que Lyne Tremblay a tiré sa première flèche. Dès le début, elle n’a pas senti l’appui dont est en droit de s’attendre une athlète élite de la part d’une fédération. «C’est complètement ridicule les démêlées que j’ai eues avec les gens de la Fédération de tir à l’arc. À débuter par la langue alors qu’il n’y a personne pour te parler en français, ce qui est pourtant une obligation pour toute fédération au Canada d’avoir un statut bilingue. Mais il y a bien pire. Je n’ai jamais reçu un brevet de ma fédération même si je faisais partie de l’élite mondiale. Il y avait trois brevets disponibles, mais un des membres du comité haute performance était lui-même un archer et les gardait pour lui et des partenaires de sa catégorie. Comme ça, il pouvait s’entraîner en groupe.»
Lyne Tremblay s’est également sentie isolée. «Ma maladie est dégénérative. Je représente un handicap plus lourd que la plupart des autres archers et de toute évidence c’est ce qu’on préfère à la fédération. J’ai besoin d’avoir une partenaire à mes côtés et je n’ai jamais eu de problème à payer pour ses frais. Mais j’ai toujours eu besoin de me battre avec la fédération pour obtenir son accréditation. Ça use à la longue. J’ai donc pris la décision de tourner la page pour ce qui est du tir à l’arc», raconte Lyne Tremblay qui a conclu sur cette note.

 

«Une fédération, c’est là pour épauler ses athlètes de pointe, être en relation d’aide avec eux. Moi, c’était de la confrontation continuellement. Une relation de pouvoir de la part de mon ancienne fédération, c’est tout ce dont j’ai eu droit. C’est illogique.»